Un Conseil d’administration de la Centrale coopérative est prévu mardi prochain. Parmi les têtes prévues pour couper, figure celle d’un prince Bamougoum. 

De sources dignes de foi, l’organe directeur de l’Uccao va se réunir la mardi prochain. Les mêmes informations annoncent des chamboulements dans cette boîte agricole. Il est question, dit-on, pour la nouvelle équipe dirigeante élue lors de la dernière Assemblée générale (AG), de prendre les choses en main. « Comme il est normal dans cette situation, et comme cela se passe partout ailleurs, le personnel sera redéployé pour une meilleure efficacité. La société a reçu un nouveau souffle et doit prendre un nouveau départ. », soutient un proche de la direction. Ce qui semble anormal par contre, c’est la chasse aux sorcières qui s’organiserait en sourdine. En effet, des fuites annoncent des règlements de compte. En ligne de mire, Kengne Fotso Serge jusque là Directeur Administratif et financier (DAF) ; lequel est en conflit avec SM Moumbé Mitterrand. 

Selon nos informations, la machine à brouiller a été enclenchée contre lui. Il a déjà été suspendu de signature. On parle d’une demande d’explication qui lui aurait été servie, lui enjoignant de s’expliquer sur le fait qu’ayant pris par à la réunion du 18 mars. 2020, il aurait continué à décaisser indûment de l’argent. Ce jour là, le gouverneur de la Région avait présidé une réunion du Conseil d’administration convoquée par le Président du Comité de surveillance. Au cours de cette assise, les adversaires du Dr Djomo Kamga alors PCA, s’étaient opposés à ce qu’il préside la réunion, au motif qu’il cumulait des postes à la Caplami et à l’Uccao, en violation des textes. « Or, tous ces contempteurs du PCA étaient dans la même situation, étant administrateurs de la Caplami et à l’Uccao. » dénonce un cadre.

Ngouchinghé, le vrai roi

L’ex PCA céda donc sa place au président du Comité de gestion. Ce dernier et ses acolytes en profitèrent pour « démettre » le Dr Djomo. Un acte taxé d’illégal donc les autorités ne tinrent aucun compte. Ainsi, le ministre de l’Agriculture a continué très officiellement à échanger avec l’ex PCA ; ce dernier a posé des actes de gestion. « C’est donc sous ses ordres que le DAF a décaissé quelque sommes que ce soit. Il n’est pas ordonnateur des dépenses. Aussi, s’il faut poursuivre quelqu’un, c’est le Fo’o Djomo et le Directeur général. », dénonce la même source. La coopérative est aujourd’hui divisée en deux camps. Autre personne incriminée est Sylvestre Ngouchinghé. On reproche à cette élite bamougoum, sénateur et magnat des affaires, d’être le poisson-pilote de SM Moumbé, ancien cadre de sa société.

Selon cet informateur, l’honorable Sylvestre Ngouchinghé serait aujourd’hui « le vrai roi Bamougoum ». Il accuse le patron de Congelcam d’avoir renvoyé tous les princes et princesses qui ont osé défier Fo’o Moumbé et réclamé leur par d’héritage. Faute d’avoir pu parler au sénateur, un proche joint au téléphone, réfute toutes ces accusations. « Le PDG est un chef d’entreprises qui ne prend des décisions que dans l’intérêt de sa société. Il n’est pas impliqué dans la gestion de la chefferie, car déjà très occupé à ses affaires, et n’ayant pas la qualité de membre de la famille royale. », a déclaré notre interlocuteur. Quoiqu’il en soit, l’éviction d’un prince de son poste par un Fo’o serait un fâcheux précédent. « Cela n’honore aucun Bamougoum, et encore moins le sénateur », tranche un habitué du café Uccao de Bafoussam. Notons que des procédures sont pendantes devant les tribunaux dont l’issue pourrait remettre en cause tout ce qui se traite actuellement dans la Centrale.

Guy Bernard Atenké

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