Après l’émoi qui a suivi la boucherie survenue sur la pente serpentant de Santchou à Dschang, il faut établir les responsabilités. Les coupables ne sont pas toujours ceux qu’on croit.
Un choc violent. Un feu ardent. 53 morts sacrifiés. 29 blessés suppliciés. Des cris outrés. Des pleurs attendris. L’émoi profond. Des accusations gratuites. Puis le silence. Ainsi peut-on séquencer le récent drame de la falaise récemment survenu dans notre Région. Et la vie continue… jusqu’au prochain drame. Faut-il le dire en effet, l’horreur nocturne récente n’est qu’une scène supplémentaire de la tragédie qui se joue nuitamment sur nos routes. Le ministre des Transports Jean Ernest Ngallè Bibéhé dans un communiqué, l’explique :« Ce malheureux accident qui (…), remet en exergue la problématique des voyages de nuit qu’affectionnent certaines compagnies de transport interurbain de personnes, et la nécessité de leur encadrement ».
Le même membre du gouvernement révèle qu’une : « …enquête a été ouverte qui permettra d’établir les responsabilités des uns et des autres et de prendre les mesures appropriées ». Comme d’habitude, les doigts accusateurs de la société civile pointent le Pouvoir, oubliant ou minimisant ses propres tares. Un exemple. Le 15 octobre 2019, un certain Dramane Simo du journal Tribune d’Afrique, taclait irrégulièrement Léné Wassou, le jeune Commandant du peloton routier (COPEL) de Bafoussam. Pour ce canard, le Copel avait commis le crime d’initier de nouveaux contrôles pour lutter contre ce genre de fraudes qui produit ces hécatombes.
Tribalisme sur la route
Tribune d’Afrique l’avait voué aux gémonies et désigné à la vindicte. Dans un procès en sorcellerie, il l’accusait de vouloir multiplier plutôt des points de racket et d’arnaques des automobilistes. « Le Copel a toujours demandé aux usagers victimes d’arnaque, de venir dénoncer le routier incriminé. » nous a confié une source de la gendarmerie. « Il ne se passe pas de jours sans que ses éléments saisissent des cargaisons de médicaments et autres produits douteux dans les camions », poursuit notre informateur. Avant d’ajouter que le Directeur de Tribune d’Afrique est un Bamoum. « Or beaucoup de points de contrôles étaient prévus dans le Noun où les trafics en tous genres, y compris des restes humains, bat son plein. » Et de conclure que l’incivisme est très courant dans la Région de l’Ouest, avec des conséquences graves comme sur la falaise.
Selon notre informateur, l’autre enjeu inavoué de ce véritable sabotage visait à démettre ce ressortissant de l’Extrême-nord assez tatillon avec les fraudeurs. Un autre bouc émissaire du drame de la falaise est le service de la douane. En effet, des sources soutiennent que la camionnette de carburant était escortée par un gendarme et un douanier, « qui auraient pris la fuite après l’accident ». Les autorités, sans en exclure l’éventualité, mettent cette thèse en doute. Pour elles, les vrais et seuls responsables sont le transporteur de carburant nocturne et son commanditaire. Quant au défaut de sapeurs-pompiers communaux dénoncé par les mêmes journaux, les autorités affirment que leur création est prévue dans le cadre de la décentralisation.
Michel Mombio