Le souverain des Fussep s’est accaparé tous les biens familiaux. Laissés dans la misère, les princes se sont plaints. Ne voulant rien céder, le chef renie ses frères.

« Attendu que du jugement socle de cette action, le nom Mabou Claude n’y figure pas ; Que le nom qui y apparait est bel et bien Mambou Claude et non Mabou Claude… » Telle est la cabriole usitée par Me Djidjou D. Rostand, avocat de Njitack Ngompé, pour renier au requérant Jean Claude Mambou Ngompé, sa filiation. Ce dernier est le porte-parole du « Collectif des Princes et Princesses Ngompé » qui réunit les descendants du défunt Chef supérieur des Bafoussam Ngompé Tchoumtchoua Elie. En cette qualité, il a assigné le Fo’o Njitack par devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Bafoussam, en reddition des comptes et nomination d’un administrateur séquestre. 

Le Porte-parole explique : « Voici plus de trente un ans que notre père est mort. Son successeur s’est accaparé tous les biens. Il ne s’occupe d’aucun d’entre nous. Nous croupissons dans la misère. La pauvreté a déjà emporté beaucoup d’entre nous. » Le Fo’o Njitack Ngompé ne l’entend pas de cette oreille. Aussi, son conseil a opté pour le dilatoire. Il soutient que sur la carte nationale d’identité, Jean Claude Mabou Ngompé a pour père Ngompé Élie et non Ngompé Tchoumtchoua Élie. « Or en 2008, lui-même s’est fait délivrer un certificat d’individualité par le Sous-préfet de bafoussam 1er, attestant que Ngompé Tchoumtchoua Elie et Ngompé Elie c’est la même personne. » 

Cynisme royal

Il s’agissait en effet de confirmer que le nom Ngompé Élie porté sur l’acte de décès, et Ngompé Tchoumtchoua Élie mentionné sur un certificat de propriété désignent le seul et même individu, à savoir feu Ngompé Tchoumtchoua Élie. Le Fo’o va plus loin. Prétextant que Dame Megne Émilienne la mère du plaignant ne figure pas sur le jugement d’hérédité, l’avocat ne la reconnait pas comme l’épouse de Ngompé Tchoumtchoua Élie. « C’est Njitack Ngompé qui, seul dans son coin, a concocté le procès verbal du conseil de famille qui lui a permis d’obtenir ce jugement d’hérédité. »

L’affaire fait grand bruit et divise la communauté bafoussam. Les supporters du chef soutiennent que les richesses ne doivent pas être partagées, car appartenant à tous les Bafoussam, ils sont indivisibles. Ce que réfute le porte-parole du Collectif. « Il s’agit bel et bien du patrimoine personnel de notre père, tel que Njitack lui-même les a listés dans son jugement d’hérédité. Il possède des biens propres qu’il a immatriculés en son nom. Pourquoi ne dit-il pas que cela appartient aux Bafoussam ? » Jean Claude Ngompé dénonce le cynisme de Njitack Ngompé : « Voilà un cadet que j’ai bercé et encadré, qui me renie aujourd’hui. Notre père a laissé le collège de la Cité. Aucun de ses enfants n’a pu y fréquenter depuis que Njitack lui a succédé. C’était sa manière de nous maintenir dans l’ignorance pour nous flouer. Mais ce temps est passé. Nous irons jusqu’au bout. » Chaud devant donc…

Etienne F. Tchinda 

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